I am the sea and nobody owns me

fifi

Hey! Hey ! Il y a une nouvelle…une petite fille qui vient d’arriver dans le village. Il paraît qu’elle a un drôle d’air, elle est toute débraillée ! Elle dit qu’elle s’appelle Fifilolotte Victuaille Cataplasme Tampon Fille d’Efraïm Brindacier ou Fifillota Garbadinia Pimprenella Brindacier mais je ne la crois pas vraiment. A-t-on déjà entendu un aussi drôle de nom ? En plus, elle a pas d’parents !

            « Si elle le dit c’est qu’elle y croit » dit l’histoire. Moi aussi j’y ai cru et il semblerait que j’y crois encore à cette étrange petite fille à la force surhumaine et à la repartie insolente. C’était une des rares héroïnes à laquelle j’avais vraiment mais alors vraiment très envie de m’identifier parce qu’elle faisait tout ce qu’elle voulait. Il y avait Fifi et il y avait Sophie et les petites filles modèles. Le problème avec elles, c’est qu’elles finissaient toujours par se faire engueuler et tout rentrait dans l’ordre des cheveux bien peignés et des gammes de solfège. Avec Fifi, j’avais l’impression de pouvoir redécorer  ma chambre en bâteau de pirate ou de construire une cabane au milieu du salon et qu’à aucun moment il ne faudrait « revenir à la réalité ». Alors je l’ai fait : j’ai construit une structure dans ma chambre et j’ai tendu des draps dessus (les voiles du bâteau), j’ai pris la table basse du salon et ma petite chaise en plastique jaune et je l’ai mise sur le balcon de ma chambre (pour manger sur le pont du navire), j’ai enfilé les chaussures de mon papa et ai embarqué sa grosse valise en cuir noir pour y cacher mon trésor. Et je suis resté.e des heures, des jours ou peut être des années à conquérir les mers du sud. Mes six ans devenaient une éternité où tout monde extérieur était aboli comme dans la villa de Fifi. Ah quoi bon l’ordre des adultes : les policiers et leurs formulaires, les tables de nultiplication, les dates des rois de France puisque je pouvais vivre comme Fifi?

            Elle m’a fait croire en mes créations plus qu’au monde réel et oui, elle continue. Parce qu’aujourd’hui, quand je me demande quelles grandes figures anarcha-féministes je pourrais citer à mes ami.e.s sans qu’iels aient à aller chercher un texte dans l’annexe XYZB222 de la réserve de la B.S.G, je pense à Fifi, capable de se battre quand elle pense que c’est nécessaire ou de tout prendre avec légéreté, de naviguer à travers le monde sans être dépendante de rien ni de personne, de s’habiller avec tout ce qu’elle récupère et de danser sur les toits. Fifi, fille d’un pirate et d’un ange est devenue pour moi la reine des pirates cosmiques en mêlant les mondes possibles du conte à un renversement de tous les ordres établis. La révolte en jouant, le carnaval tous les jours, le rien à perdre alors autant tout tenter.

             « Allez, salut » comme dit Fifi quand elle en a marre de répondre aux questions ou de parler. On construit tou.te.s nos mythes personnels avec nos histoires de gosse et là, il y a bientôt carnaval alors choisissez bien votre héros.ïne et kiffez le jour de l’ordre dont on a un peu trop peur au quotidien.

Justin(e), Villa Villekula, Quai 9 3/4, Mü

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